Le Cerema a participé en 2021 aux travaux internationaux du Think20 (T20) qui est un groupe de réflexion du G20 axé sur l'innovation destiné à alimenter la décision politique, dans le cadre de la rédaction d’une note d’orientation (Policy brief) sur la maintenance des infrastructures résilientes.
Fabien Palhol, Directeur de la recherche et de l'innovation et référent résilience au Cerema infrastructures de transports et matériaux, a travaillé aux côtés d’experts australiens, mexicains et américains sous la direction de Jean-Bernard Kovarik de l’Université Gustave Eiffel.
Quelle maintenance pour des infrastructures résilientes?
Plusieurs recommandations de leurs travaux ont été reprises dans le communiqué final du T20 et seront transmises au G20 en préparation du sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres qui se tiendra à Rome les 30 et 31 octobre prochains.
Cette note d’orientation fait suite à deux autres notes produites dans le cadre de la préparation des G20 de 2019 et 2020, respectivement sur la construction et sur l’évaluation d’infrastructures résilientes.
L'amélioration de la gestion de la maintenance et l'augmentation des investissements dans la maintenance des infrastructures permettent de renforcer la résilience des infrastructures face à diverses menaces (liées au climat ou aux activités humaines par exemple), et cela au service de la résilience des territoires.
Une telle approche est reconnue comme ayant un réel intérêt financier quel que soit le contexte du pays ou du territoire. En s'appuyant sur les questions soulignées dans deux documents précédents produits dans le cadre du T20, Building Resilient Infrastructure Systems (2020) et Evaluating Resilient Infrastructure Systems (2020), cette nouvelle note d'orientation :
- Plaide pour une méthodologie partagée à l’échelle mondiale de maintenance tenant compte des spécificités des pays développés et en développement,
- Appelle au développement "d'obligations d'infrastructures" (bonds) et d’évaluations standardisées incluant les questions de maintenance, afin de garantir des ressources financières pour l’entretien et le développement d’infrastructures résilientes
- Attire l'attention des membres du G20 sur la question de la résilience humaine et du facteur humain pour assurer la maintenabilité à long terme des infrastructures de qualité, ainsi que sur les besoins de gestion de l’expertise technique.
A propos du G20 et du T20…
Le sommet des chefs d'État et de gouvernement du G20 se tiendra à Rome les 30 et 31 octobre 2021, avec la participation des chefs d'État et de gouvernement du G20, de leurs homologues des pays invités et des représentants de certaines des principales organisations internationales et régionales.
Traditionnellement, les ministres de l'économie et des finances participent également à l'événement. Le sommet est le point culminant du processus du G20 et l'étape finale, au niveau des dirigeants, de l'intense travail réalisé au sein des réunions ministérielles, des groupes de travail et des groupes d'engagement tout au long de l'année.
Le Think20 (T20) est le groupe d'engagement officiel du G20, qui rassemble les principaux groupes de réflexion et centres de recherche du monde entier. Il fait office de "banque d'idées" du G20 et vise à fournir aux dirigeants du G20 des recommandations politiques et stratégiques fondées sur la recherche.
La résilience des infrastructures de transport au Cerema
Parmi les multiples composants d’un territoire, les réseaux de transport ont une place particulière. Ils sont en effet essentiels pour relier les communautés, façonner leurs économies et soutenir la libre circulation des idées, des biens, des personnes et des services.
Soumises à de nombreux aléas d’origine naturelle ou anthropique, les infrastructures de transport, pour la plupart construites au siècle dernier, doivent composer avec le changement climatique qui accentue leurs vulnérabilités.
Dans ce contexte, l’absence de prise en compte de la résilience dans les investissements, les travaux neufs ou les opérations de maintenance, de réhabilitation ou d’adaptation s’avérera extrêmement coûteux. Le Cerema a fait le choix d’élargir la notion classique de résilience - souvent liée à une crise ou à un évènement précis - en incluant l’idée que pour être résilient, un système doit également être adapté à une tendance qui peut aboutir à des impacts néfastes à plus ou moins long terme.
Appliqué aux infrastructures de transport, cela implique pour un gestionnaire ou un territoire de s’assurer que son réseau est en capacité, non seulement de supporter une crise ou une dégradation imprévue, et également de s’adapter aux dégradations chroniques (vieillissement), aux évolutions d’usages, à la disponibilité des ressources, aux innovations technologiques (véhicules autonomes, mobilités actives…), réglementaires (évolution des tonnages…) et plus largement aux mobilités de demain. Une approche prospective de la résilience permet d’anticiper un certain nombre de risques.
L’objectif est double : éviter les futurs possibles mais indésirables, et provoquer les évolutions et ruptures nécessaires à l’émergence de futurs désirables.
Au travers de son expertise reconnue sur les sujets de l’aménagement des territoires et de l’adaptation aux changements climatiques, le Cerema accompagne l’État, les collectivités et les gestionnaires dans :
- L’évaluation des vulnérabilités, la hiérarchisation des réseaux et des fonctionnalités qu’ils portent,
- La mise en œuvre de solutions d’adaptation et de stratégie de résilience globales, et adaptées à chaque territoire.
Des offres de service du Cerema autour de la gestion des infrastructures pour les acteurs des territoires :
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Publications du Cerema sur la gestion et la résilience des infrastructures :